Même quand il n’y a personne dans l’image, la ville est humaine. Marcheurs flous des pauses trop longues de Daguerre, rues vides d’Atget où Walter Benjamin décèle un « théâtre du crime ». L’analogie avec le spectacle est récurrente.
Depuis que l’on a pu saisir sur le vif, est apparu l’intérêt pour ce qui n’en avait pas avant ; Les gens ordinaires et leur ballet sur la scène urbaine.
L’ère de la photo de rue coïncide surtout avec le XXè siècle.
Et il y a autant d’écoles que de grandes cités, à Paris, New-York, Tokyo, ou Johannesburg.
En France dans le sillage de Prévert, c’est la poésie des petites gens, des travailleurs usés mais souriants, que les photographes humanistes ont saisi « dans leur jus » ; Boubat, Weiss, Doisneau… Quant aux Etats-Unis, c’est une autre rue, une autre école. Moins de sourires, plus « d’ultra moderne solitude » avec Evans, Abbott, Weegee, Frank, Friedlander, Winogrand, Arbus, Klein, Parks, DeCarava, Saul Leiter…
…La liste est infinie tant les photographes sont fascinés par la rumeur de la ville !